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Les blogueries d'Annie De la Réunion, au milieu de l'Océan Indien, le regard d'une fille sur son époque et sa propre vie. Dans ce blog, on trouvera aussi bien des commentaires sur l'actualité, la société, la politique, que des annecdotes ou souvenirs personnels.

Omniprésence du oui à la constitution européenne

Annie Dumont
Il n'y a pas à dire, les médias, dans leur grande majorité, ont fait leur choix : pour eux c'est oui, et les tenants du non ne sont que d'obscurs anti-européens.
Combien de fois avons nous entendu appeler à voter "pour l'Europe", et non plus pour le "oui à la constitution". Que ce soit dans la bouche d'un Sarkosy ou d'un Hollande, ce genre de manipulation sémantique a le don de m'agacer. Elle révèle le manque de respect total par rapport à ceux qui pensent différement, et de l'auditeur tout court, qu'on prend pour une truffe en faisant un amalgame malhonnête.
Que n'a-t-on pas entendu sur les tenants du non ?
Hier soir, je suis tombée sur "ieurope" (itélévision), un plateau uniquement constitué de partisans du oui, tous d'accord pour dire que les gens de gauche pour le "non" étaient des inconscients et qu'il n'y avait pas à se réjouir de la progression dudit "non", car il révélait une montée en puissance de l'extrême droite. Voilà le type d'analyse qu'on peut entendre à la télé en ce moment et payante en plus (satellite).
Du coup j'ai zappé sur Euronews. Marre d'entendre toujours les même fadaises apocalyptiques.

Personellement je m'interroge vraiment sur les motivations de certains partis pour le "oui".
Qu'un parti comme l'UMP porte ce projet, totalement conforme à ce qu'il nous sert comme politique depuis 2001, on le comprend. Mais le PS ? Et les Verts ?
Alors comme ça, quand quasi 40% des militants PS pensent "non", on les cache sous le tapis, on claironne la victoire du "oui" et on se lance dans la bataille comme si de rien n'était ?
Mais quelle idée de la démocratie ont désormais nos hommes politiques ?
Il s'agissait là d'un scrutin interne. Et qu'en a-t-on fait : un prétexte pour se mettre de la manière la plus rigide qui soit dans un camp et un seul.
Le courage politique eut été de constater que la proportion des partisans du non dans le parti était trop importante pour que celui-ci se permette d'entrer en campagne pour le oui.
Le courage politique eut été de continuer les débats, d'accepter la contradiction et non pas de cacher honteusement ceux qui veulent dire non, ou pire encore leur interdire toute parole.
Le courage politique eut été d'accepter cet état des faits.
Au lieu de cela, nous avons une tentative de baillonage de toute contradiction, des menaces d'exclusion sur ceux qui osent ne pas se plier à ces règles antidémocratiques.
Et dans la sphère médiatique, tout le monde a l'air de trouver ça normal. "Les militants ont tranché, tout le monde doit se plier". Voilà le crédo actuel du PS. Et les quasi 40 pourcent peuvent donc aller se faire voir ailleurs. C'est pas au PS que leurs voix trouveront une oreille attentive !

A regarder ce petit monde d'idées arrêtées, d'aveuglement et de refus du dialogue, je m'inquiète vraiment pour notre démocratie. Mais depuis un bout de temps déjà.
Hommes et femmes politiques, les électeurs vous observent, et pour 2007, vous êtes en train de faire des dégâts irréparables. Quand on voit l'idée de la démocratie que vous vous faîtes, croyez moi, c'est pas ça qui va faire remonter la confiance qu'on peut avoir en vous. La pêche à la ligne et le désintérêt total pour vos batailles de petits coqs pourraint bien se pointer à cette horizon là. Il est peut-être déjà trop tard pour réagir !

A lire
le blog de Fulcanelli

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Commentaires
M
La phrase qui tue... <br /> <br /> "Le sort de la France, le sort des Français, comme le sort des Européens en général, se jouent de plus en plus au terme d'une discussion entre les dirigeants"<br /> <br /> Jacques CHIRAC (Tokyo, 27 mars 2005)<br /> <br /> <br /> Chirac a très bien résumé ici la dérive anti-démocratique de la mondialisation politique. Fini les peuples qui, par leurs suffrages, décident de leur avenir. Leur sort est désormais aux mains des vrais décideurs : les dirigeants et autres bureaucrates éclairés.<br /> <br /> Chirac ne fait que confirmer ici l'importance démocratique du référendum (une chance unique d'expression du peuple sur un sujet majeur), et la nécessité de dire NON à la globalisation politique qui dilue les démocraties nationales dans un cadre euro-mondialiste de plus en plus large. Plus le cadre politique européen s'élargit, plus les européens se trouvent éloignés des centres de décision et plus leur capacité de décider de leur sort se trouve réduite. La bureaucratie et la globalisation politique européennes tuent la démocratie. Merci à Chirac de l'avoir dit si clairement. On pensait que Bayrou était le OUI-OUI le plus nul, mais à bien y réfléchir Chirac apparaît comme un sérieux challenger... Il sait trouver les mots justes pour convaincre de voter NON à la constitution européenne !<br /> <br />
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R
Referendum Wars - L'attaque des clones <br /> <br /> <br /> *********<br /> <br /> "L'Europe mérite mieux qu'un simple mouvement d'humeur. Il faudra sanctionner en 2007 mais, aujourd'hui, c'est l'Europe qu'il faut porter"<br /> <br /> François Hollande, 31 mars 2005<br /> <br /> *********<br /> <br /> "L'Europe c'est la famille, et on ne réagit pas avec humeur contre la famille"<br /> <br /> Nicolas Sarkozy, 31 mars 2005<br /> <br /> **********<br /> <br /> Les partisans du OUI décrochent complètement dans cette campagne référendaire... Totalement à côté de la plaque les clones du parti unique oui-ouiste... <br /> <br /> Monsieur Sarkozy n'a pas compris que nous ne sommes pas de la même famille européenne ; la sienne celle des élites du pouvoir technocratique et de l'argent, la nôtre celle des peuples européens et des démocraties européennes.<br /> <br /> Et tous prennent pour mouvement d'humeur une lame de fond de conviction... Et les Français pour "débiles d'en bas"...<br /> <br /> Cela risque de leur faire tout drôle le soir du 29 mai... <br />
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A
A mon tour de te donner un lien :ftp://ftp.bibliotheque-sonore.org/democratie/europe/europe.mp3Il s'agit d'une conférence présentée ici http://www.bibliotheque-sonore.org/democratie/europe/Bises :-)
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M
Bien sur que c'est difficile de dissequer un Traite constitutionnel, tout comme il est difficile de dissequer la Constitution de la Republique francaise lorsqu'on n'est pas un constitutionnaliste. Je m'y suis mis aussi, bien sur. Et j'en ai bave. :) Il faut en particulier contextualiser le sens d'une terminologie souvent specifique au droit constitutionnel et, a fortiori, europeen. En d'autres termes, il est difficile de comprendre tous les details de facon intrinseque (= en ne lisant que le Traite). Meme discours pour n'importe quel texte de nature constitutionnelle. En particulier, en ce qui concerne le "service public" alias "SIEG" ('alias' parce que, selon les definitions de la Comptabilite nationale, ces deux expressions sont parfaitement identiques). Je t'invite a lire les articles III du Traite a la lumiere de:<br /> <br /> http://www.robert-schuman.org/supplement/sup203.pdf<br /> <br /> Bref. Ce Traite n'est pas le monstre que l'on depeint. Il n'est pas parfait (et il ne pretend pas l'etre), mais il n'est pas le suppot de l'ultra-liberalisme beat.<br /> <br /> Loin de moi l'idee de prolonger cette amorce de debat (je n'en ai malheureusement guere le temps), mais je souhaite partager mon enthousiasme raisonne.<br /> <br /> Je t'embrasse encore une fois malgre tout. :)
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A
Réponse à Max<br /> -------------<br /> Je suis allée voir le document que tu références, et il aurait pu me convaincre, si je ne m'étais plongée moi-même dans le texte, notamment au sujet des services publiques.<br /> Je me suis vraiment forcée à décortiquer la chose et ce qu'ils en disent ne me convaint pas le moins du monde.<br /> J'ai vu aussi dans ce message quelques passages assez malhonnêtes et amalgamants, dont le passage sur la qualité même de ce traité. Tout le monde parle de Constitution, même s'il y a traité devant. Le PS veut-il dire que ce site : http://www.europe.gouv.fr/actualites_1/dossiers_3/pour_europe_24/ frappé du sceau de la République Française nous raconte des carabistouilles ? <br /> Cette analyse est passablement orientée et je crois que la seule et unique manière de se faire sa propre opinion c'est de tenter sa propre analyse tranquille chez soi. Mais c'est très difficile. Toutefois, tu me connais suffisamment pour savoir que je n'écris rien au minimum avec une intime conviction, que j'essaie de me construire avec les moyens du bord ...<br /> <br /> Je t'embrasse quand même également ;-)
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