Chomeurs, bougez-vous !
13
sept.
2005
Voilà la dernière trouvaille de notre gouvernement pour faire baisser le chômage, car chacun sait qu'un chômeur l'est parce qu'il le veut bien, et que s'il acceptait de bouger un tant soit peu son cul, sa vie deviendrait tout de suite bien plus rose.
Alors pour que ces petits frileux daignent déménager à la demande et autant de fois qu'il le faudra, Monsieur le Ministre dans sa grande bonté accorde un crédit d'impôts de 1.500 euros et un allègement de l'impôt sur le revenu locatif, au cas où on serait propriétaire de son logement et qu'on le mettrai en location.
Mais voyez-vous monsieur le ministre, quand on est chomeur depuis un certain temps ou quand on a du mal à trouver un premier emploi (ça fait du monde tout ça), on est rarement imposable. Quant à être propriétaire, c'est qu'on a eu suffisament de fric pour l'être, mais il est vrai qu'on n'a pas forcément fini de payer le crédit le jour où on se fait virer pour que ces chers actionnaires, les seuls qui comptent pour l'entreprise, puissent toucher toujours plus de dividendes. Seulement, à un certain âge revenu locatif ou pas, se déplacer ne sert pas à grand chose, puisque simplement on ne veut plus de vous.
Alors ça s'adresse à qui au juste vos super-mesures d'aide à la mobilité ?
C'est vous qui allez servir de caution pour l'appart ? C'est vous qui allez allonger les 3 mois d'avance ? C'est vous qui allez payer le déménagement ? Et pour quoi ? Pour un contrat de 6 mois royalement payé au smic ? Pour un mi-temps ? Pour un contrat nouvel embauche avec une épée de damocles de deux ans au dessus de la tête ? Quitter sa région, sa famille, sa vie, pour la joie, l'honneur et l'avantage de participer à l'établissement d'une sorte d'esclavagisme moderne ?
Vous croyez qu'on bouge pas assez comme ça ? Vous croyez qu'on a le choix ? Vous croyez qu'on peut vivre éternellement sans argent ?
Bouger, moi je n'ai fait que ça du temps que j'étais au chomage. C'est l'emploi qui décidait où j'allais habiter, c''est l'emploi qui décidait de la vie que je menais. Je me suis laissée faire et aujourd'hui je le regrette. Je ne souhaite à personne de vivre ça. Recommencer toujours et encore ici et là : dans le Nord, en Alsace, en Allemagne, à Reims ... Se construire une vie, des amis, un milieu dans lequel on est plus ou moins bien, puis l'abandonner, s'en construire un autre et recommencer. Pour un super-salaire sans doute ? Que dalle ! Pour des salaires à la con ! On fait une vie avec ça ? Et sa famille, on la construit quand ? Et l'appartement qui me permettra de toucher les petites primes à monsieur Breton, je l'achète quand ? Quand j'aurai fait des économies ? Alors que je passe mon temps à courir à droite à gauche ? Pour acheter il faut se FIXER, mener une vie stable, pas une vie en sursi permanent.
Pour moi réussir un concours de la fonction publique ça a été la délivrance : une tonne de stress en moins. Je souhaite à toute les personnes seules de pouvoir connaître ce calme là, souffler, et plus de peur du lendemain. Se dire qu'enfin on va pouvoir vivre, se poser, économiser. Pour la famille, c'était un peu tard pour moi. Je n'ai pas su tout mener de front. Mais je n'ai plus peur. Peur de me retrouver sans le sous. Peur de me retrouver à la rue, même si ma famille aurait été là pour moi. Justement peur de me retrouver à leur crochet, de ne pas m'assumer, d'être un boulet. Cette peur là est loin derrière moi. Mais pour d'autres ça continue, ou ça ne fait que commencer. Et j'ai pas l'impression que c'est sur ce gouvernement là que le chomeur puisse compter.
Alors pour que ces petits frileux daignent déménager à la demande et autant de fois qu'il le faudra, Monsieur le Ministre dans sa grande bonté accorde un crédit d'impôts de 1.500 euros et un allègement de l'impôt sur le revenu locatif, au cas où on serait propriétaire de son logement et qu'on le mettrai en location.
Mais voyez-vous monsieur le ministre, quand on est chomeur depuis un certain temps ou quand on a du mal à trouver un premier emploi (ça fait du monde tout ça), on est rarement imposable. Quant à être propriétaire, c'est qu'on a eu suffisament de fric pour l'être, mais il est vrai qu'on n'a pas forcément fini de payer le crédit le jour où on se fait virer pour que ces chers actionnaires, les seuls qui comptent pour l'entreprise, puissent toucher toujours plus de dividendes. Seulement, à un certain âge revenu locatif ou pas, se déplacer ne sert pas à grand chose, puisque simplement on ne veut plus de vous.
Alors ça s'adresse à qui au juste vos super-mesures d'aide à la mobilité ?
C'est vous qui allez servir de caution pour l'appart ? C'est vous qui allez allonger les 3 mois d'avance ? C'est vous qui allez payer le déménagement ? Et pour quoi ? Pour un contrat de 6 mois royalement payé au smic ? Pour un mi-temps ? Pour un contrat nouvel embauche avec une épée de damocles de deux ans au dessus de la tête ? Quitter sa région, sa famille, sa vie, pour la joie, l'honneur et l'avantage de participer à l'établissement d'une sorte d'esclavagisme moderne ?
Vous croyez qu'on bouge pas assez comme ça ? Vous croyez qu'on a le choix ? Vous croyez qu'on peut vivre éternellement sans argent ?
Bouger, moi je n'ai fait que ça du temps que j'étais au chomage. C'est l'emploi qui décidait où j'allais habiter, c''est l'emploi qui décidait de la vie que je menais. Je me suis laissée faire et aujourd'hui je le regrette. Je ne souhaite à personne de vivre ça. Recommencer toujours et encore ici et là : dans le Nord, en Alsace, en Allemagne, à Reims ... Se construire une vie, des amis, un milieu dans lequel on est plus ou moins bien, puis l'abandonner, s'en construire un autre et recommencer. Pour un super-salaire sans doute ? Que dalle ! Pour des salaires à la con ! On fait une vie avec ça ? Et sa famille, on la construit quand ? Et l'appartement qui me permettra de toucher les petites primes à monsieur Breton, je l'achète quand ? Quand j'aurai fait des économies ? Alors que je passe mon temps à courir à droite à gauche ? Pour acheter il faut se FIXER, mener une vie stable, pas une vie en sursi permanent.
Pour moi réussir un concours de la fonction publique ça a été la délivrance : une tonne de stress en moins. Je souhaite à toute les personnes seules de pouvoir connaître ce calme là, souffler, et plus de peur du lendemain. Se dire qu'enfin on va pouvoir vivre, se poser, économiser. Pour la famille, c'était un peu tard pour moi. Je n'ai pas su tout mener de front. Mais je n'ai plus peur. Peur de me retrouver sans le sous. Peur de me retrouver à la rue, même si ma famille aurait été là pour moi. Justement peur de me retrouver à leur crochet, de ne pas m'assumer, d'être un boulet. Cette peur là est loin derrière moi. Mais pour d'autres ça continue, ou ça ne fait que commencer. Et j'ai pas l'impression que c'est sur ce gouvernement là que le chomeur puisse compter.
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