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Les blogueries d'Annie De la Réunion, au milieu de l'Océan Indien, le regard d'une fille sur son époque et sa propre vie. Dans ce blog, on trouvera aussi bien des commentaires sur l'actualité, la société, la politique, que des annecdotes ou souvenirs personnels.

Annie aux Etats-Unis - Episode 1

Annie
Lorsqu'on voyage loin pour la première fois, on se dit qu'on est pas près d'oublier. Moi qui était restée sagement à l'intérieur de la vieille Europe jusque-là, je me suis décidée, à l'âge de trente-trois ans - il n'est jamais trop tard - de franchir l'Océan Atlantique pour aller voir ce qu'il se passait de l'autre coté.
L'idée du voyage avait germé lors de ma visite à une amie Allemande qui a l'époque vivait en Ecosse. Elle s'était rendue sur la cote Ouest pour le travail et m'avait convaincue que je devais aller y voir par moi-même, tant ce qu'il y avait à découvrir était géant. Nous avions alors décidé de partir ensemble de Londres.  Rhonda s'est occupée des billets d'avion (ainsi que de la voiture de location et de notre première nuit d'hotel). Son frère nous rejoindrait à Heathrow et on récupérerait une certaine Helen, amie de Rhonda à Chicago.
J'ai remis récemment la main sur le fichier que j'avais rédigé à l'époque : mon carnet de route. En le relisant, j'avais parfois la sensation de lire les notes d'une autre, tant certains souvenirs m'étaient complètement sortis de la tête. Et pourtant, lorsque j'étais revenue, je pensais sincèrement que tout ceci était inoubliable. Le temps est cruel qui prouve sans ménagement le contraire. On oublie, sauf peut-être ce premier jour, où j'ai failli louper l'avion par pure bêtise.
Donc voici le premier épisode - il y en aura une vingtaine -  du feuilleton "Annie aux Etats-Unis" à quatre personnages : Rhonda - l'amie des années Fac, Hans-Jürgen - son frère, Helen - la British du groupe, amie de Rhonda et bibi. Décollage immédiat pour un Londres - Chicago - San Francisco. Attention au départ ...


31 juillet 1997. C'est le grand jour. Départ : aéroport Roissy Charles de Gaulle. Direction : Londres. A Heathrow, je frise la catastrophe, en m'obstinant à attendre Rhonda à un endroit où manifestement elle n'est pas. Quand je me décide enfin à passer en zone internationale (1/2h avant le décollage), il y a une queue monstre. Je m'énerve et panique complètement en entendant mon nom s'échapper du haut parleur. Je double tout le monde. La sécurité me dit de regagner ma place, mais cède devant mon hystérie (si, si). Je ramasse en grande précipitation mes bagages à main après passage aux rayons X, puis je cours, je cours à en perdre haleine, vers le terminal annoncé. En chemin, je manque de m'étaler, mes chaussures - des nu-pieds - ne tiennent plus mon talon, ça me fait une paire de claquettes bien bruyante. Devant le terminal, je ne suis pas la seule retardataire. Le portillon passé, les premiers visages que je vois sont ceux de Rhonda et d'Hans Jürgen. Je respire. Ouf !
Et c'était bien la peine de courir, l'avion est surbooké. Le commandant de bord demande des volontaires pour passer une nuit supplémentaire à Londres pour 1000$. Pas trop dur à trouver. Aller on se dépêche, c'est qu'on a une correspondance à Chicago, nous. Bon, les gens descendent. On doit attendre maintenant que leur bagages soient retirés de la soute. C'est long tout ça, c'est long. Ah, ça devient bon, on commence à fermer les coffres à bagages de l'avion. Mais c'est pas vrai. En voilà un qui le claque si fort qu'un masque à oxygène tombe. Comme c'est du matériel de sécurité, seul un personnel dûment agréé peut le remettre en place. Il n'y a plus qu'à l'attendre. Ah, des applaudissements! ça n'aura pas traîné cette fois-ci. Prêts pour le décollage, avec une heure de retard.
En vol, c'est plutôt long. On a le temps de manger deux fois. Au dessus du Canada, c'est l'émerveillement. On voit une mer d'icebergs. Les gens sont scotchés aux hublots.
L'arrivée à Chicago est vraiment impressionnante. Il y a de l'eau partout. On se demande si on ne va pas finir par la toucher.
Un quart d'heure de retard à l'arrivée. On a bien volé!
A l'immigration ça se complique. Certains, (la majorité de ceux qui sont devant nous), n'ont pas rempli leur fiche verte dans l'avion. Alors ils le font au moment de passer le guichet. ça traîne, ça traîne et nous on n'a pas le temps, d'autant plus qu'on doit récupérer nos bagages et les repasser aux rayons X avant d'embarquer pour San Francisco. Les bagages, parlons-en. On a eu beau poireauter à l'immigration, ils ne sont pas là quand nous en avons fini avec ces formalités. Attendre, encore et toujours. L'heure tourne, les chances d'attraper notre correspondance s'amenuisent, d'autant plus que lorsque nos valises arrivent enfin, eh bien il faut faire la queue à la douane.
Alors, résigné, on se met sagement dans la file. Puis on voit un flux de voyageurs s'écouler à toute vitesse sur un des cotés. Qu'est-ce qui se passe? C'est American Airlines qui fait passer ses passagers en priorité. Aller hop, on s'engouffre.
Un véritable service d'ordre est mis en place. On nous fait avancer au pas de course. A un coin de couloir, on nous dit de mettre nos valises sur un tapis roulant. Soulagés de nos bagages, on nous fait courir encore plus vite, vers un terminal à navette ferroviaire. On embarque, la porte se ferme. De l'autre coté, l'avion nous attend, ainsi qu'Helen qui commençait à douter de nous retrouver ce jour.
Sur le vol Chicago - San Francisco, rien à signaler (mis à part, que sur un vol intérieur, on vous fait payer la glace qu'on vous quasi impose dans votre boisson), mais l'aventure continue à San Francisco Airport. Parce que pour partir à l'heure, l'avion n'a pas pu attendre que tous les bagages soient chargés. Une dizaine de personnes se retrouve sans valise et j'en fais parti. Il faut aller déposer une réclamation. Heureusement que Rhonda et Helen sont là. Me voici avec un papelard attestant de mon infortune et un numéro de téléphone. On me livrera mes valises, dès qu'on aura mis la main dessus. Je me dis que ce n'est pas possible, que je dois rêver. Eh bien non.
Sortis de l'aéroport, nous nous plaçons dans la file d'attente des navettes spéciales des hôtels. Le notre c'est le "Red Roof Inn". Evidemment, il se fait attendre et il fait froid. Après plusieurs coup de fil, enfin une navette arrive... pleine. Il faudra prendre la suivante qui ne va pas tarder nous dit on. On commence sérieusement à manquer d'humour. Quand enfin la navette arrive, c'est le soulagement. A l'hôtel, Rhonda et Helen s'occupent d'expliquer mon cas au réceptionniste. Après avoir investi la chambre, nous allons boire un coup au troquet du coin. Puis c'est un bon gros dodo bien mérité (dans un pyjama de Rhonda, en ce qui me concerne).

Note après-coup : pour fréquenter maintenant régulièrement les longs courriers de la ligne Réunion - Paris, je peux affirmer que voyager sur American Airlines en classe économique n'a rien à voir avec le traitement "bétail" à partir d'ici. Chacun avait droit à son écran personnel, alors qu'ici c'est en classe confort ou grand large, selon les appellations, bref, en pas économique du tout. Je me souviens avoir passé mon temps à regarder l'écran de progression du trajet. Mon seul grand souvenir du jour, à part quand je me suis entendue appelée dans l'aéroport (panique totale), ce sont bien ces Icebergs vus d'en haut. Si, il y a aussi l'accueil à la descente de l'avion à Chicago, un grand noir en gilet rayé de bandes fluorescentes pour être vu et  des feuillets verts dans la main qu'il brandissait bien haut, et qui lançait des "Hello Visitors", et expliquait que les étrangers qui n'avaient pas rempli de formulaire devait s'en procurer un et aller dans telle file et les autres dans telle file ...
Il y a aussi la première rencontre avec Helen, encore plus petite que moi et très heureuse de nous voir enfin apparaître. Quant aux bagages restés à Chicago, je me souviens d'une espèce de fatalité : trop crevée pour être énervée, et trop heureuse d'être enfin si près d'un hôtel, d'un lit et d'une douche. Par contre, je ne m'attendais pas à avoir si froid. Ce soir-là, San Francisco m'a paru presque hostile - fatiguée, sans bagage et frissonant dans la fraîcheur d'une fin d'après-midi qui s'éternisait dans l'attente d'un bus qui n'arrivait pas.

Ah, j'oubliais : je n'ai rien dit sur la périodicité du feuilleton. Ce sera un mensuel. Il y a de la diapos à scanner, des choix à faire. Aussi, je préfère prendre large pour ne pas manquer le rendez-vous, si public il y a ;-)
Donc épidose deux pour le mois de juillet. A très bientôt.
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Commentaires
C
Coucou Annie<br /> holala dur dur de voyager !<br /> J'attends avec impatience le mois de juillet pour lire la suite.<br /> gros bisous<br /> Colette
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X
Rhaaa au j'ai cru que ce serait la saga de l'été  .... et puis pof ... mensuel pffffffffffffffffffffffffffffffff .... Je cherchais déjà qui coucherait avec qui, qui allait trahir qui ... damned .... mensuel .....  20 épîsodes .... ça amène à plus loin que mai 2007 :) pfiiiou  enfin bon .... j'atttttendraiiii ....A
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A
Ouaiiiiiiiiiis, un commentaire ! Xiao vous êtes mon sauveur. C'est que je m'étais habituée moi, à la pluie de commentaires ;-)Sinon, pour la suite, Annie en vacances, c'est ... vous verrez bien ! ;-p
M
Vivement le prochain épisode !A la fin, il faudra que tu penses à négocier des droits d'auteur pour une adaptation en série télé : )
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A
Manu, vous étiez le premier sur l'article et je vous oublie ! Quelle ingrate je suis !Il me semblait pourtant avoir répondu :sans doute ai-je oublié l'essentiel, c'est dire appuyer sur "enregistrer la réponse". Il faut dire que ces derniers temps, avec le sale rhume que je me trimballe, je n'ai pas toujours les idées claires ...Il me semblait vous avoir répondu qu'il ne fallait pas voir si petit et que je suis pour l'adaptation cinématographique, avec Jodie Foster dans mon rôle. Hi hi, quelle modestie n'est-ce pas ?